Étiquette : Blade Runner 2049

  • Ce que le cinéma m’a appris sur la photographie

    Ce que le cinéma m’a appris sur la photographie

    Avant de faire de la photo, j’ai passé des heures à regarder des films. Pas forcément pour l’histoire, mais pour les images. La lumière, les couleurs, les silences, les plans qui restent dans la tête même quand le film est fini. Aujourd’hui encore, quand je prends une photo, je pense souvent comme un réalisateur. Le cinéma m’a appris à construire une image avec intention, à suggérer quelque chose sans forcément le montrer, à raconter autrement que par des mots.

    La lumière comme langage

    Un bon film ne montre pas seulement des choses, il les fait ressentir. Et souvent, c’est la lumière qui fait tout. Dans Her de Spike Jonze, dans Blade Runner 2049, ou dans les films de Wong Kar-Wai, la lumière raconte l’émotion. Elle est douce, crue, tamisée, artificielle, colorée… Elle dit quelque chose. En photo, j’essaie d’utiliser la lumière de la même manière : pas seulement pour éclairer, mais pour traduire un sentiment. Une tension, une tendresse, une solitude.

    Le cadrage, ou l’art de choisir ce qu’on montre

    Un plan de film, c’est une décision : quoi montrer, quoi laisser hors-champ, comment placer un personnage dans l’espace. Ce sont des choix très précis, mais qui restent souvent invisibles. Et pourtant, ils changent tout. En photo, je me pose les mêmes questions. Où est le regard ? Où est le vide ? Où est le déséquilibre ? Le cinéma m’a appris que chaque cadre est un langage silencieux. Et que ce langage peut être plus fort que mille explications.

    L’influence des genres : entre réalisme et esthétique

    Je suis inspiré autant par les films très réalistes que par ceux très stylisés. J’aime la spontanéité d’un film indépendant tourné en lumière naturelle autant que le travail millimétré d’un thriller noir ou d’un drame esthétique. Cette dualité m’influence dans mon travail : parfois je cherche le brut, l’instant volé ; d’autres fois, je compose comme si chaque détail comptait. J’aime pouvoir passer de l’un à l’autre, selon ce que je veux raconter.

    La photo comme scène figée

    Un film défile. Une photo reste. Et c’est justement ce qui me plaît. En photo, j’essaie souvent de capter une scène comme si elle faisait partie d’un film. Un moment entre deux dialogues. Un regard qui dit quelque chose. Une ambiance dont on ne connaît pas le début ni la fin. Le cinéma m’a appris que même dans l’immobilité, une image peut être pleine de mouvement, de tension ou d’histoire. Et c’est exactement ça que je recherche dans mes photos.